Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
V O Y A G E-F A M I L L E-L O U T R E L-H O M E S T E A D E R S- C A N A D A-1 9 0 9
7 mars 2022

VOYAGE DE LA FAMILLE LOUTREL AU CANADA- Meung-sur-Loire/Meyronne, les Homestead, les grandes plaines

 

Edification de MEYRONNE EN 1909

 https://www.youtube.com/watch?v=jH40e25oDkY&index=1&list=RDjH40e25oDkY

A Home in the Meadow - Debbie Reynolds-How the West Was Won (1962), John Ford

  L'histoire commence sur cette magnifique image, une géographie la Saskatchewan nom donné par les amérindiens signifiant rivière rapide, on y voit les débuts de la construction de Meyronne d'une des maisons, les poteaux autour qui délimitent les secteurs, achetés ou loués, une famille est devant, un enfant, sur la droite des Boggys et chariots. De loin ce pourrait être n'importe qui au milieu de nulle part, des plaines immenses n'ayant jamais été griffé par la main et les outils de l'homme, des terres vierges oui, et il s'agit de certains de mes courageux aieuls avec beaucoup d'espoir au coeur, Dieu au fond d'eux et un brin d'inconscience, celui des pionniers, des vrais téméraires, ceux qui n'étaient pas prédestinés à l'aventure, mais qui ont choisi quand même cette voie. Cette terre pour la première fois dû être ouverte, déflorée, défrichée, riche, mais dure à la fois d'une épaisse couche ferme, tenue en surface par des herbes d'origine bien installés par les millions d'années de resistance et d'adaptation au climat, et qui renaît chaque fois pourtant. Alors oui, il fallu travailler très difficilement, hors d'haleine, avant d'obtenir quelques récompenses et survivre au milieu de cette immensité solitaire Canadienne avec la neige et surtout le froid  mordant d'un hiver trop long pour des gens de France aux mains lisses et douces, mais toutes ces peines vites oubliés, par des ciels immenses ensoleillés, des printemps heureux où les premiers enfants de ces sols éclosent en même temps que ces graines semés un an plus tôt dans les champs labourés, comme par magie. Le même émerveillement de la nature au rythme lent du pas du cheval pour se rendre toujours si loin, si près, pourtant, un voisin, un village. Le courage ne vient qu'à ceux qui tentent quelque chose, et que d'histoires de survie, mais toujours se serrant les coudes, la vie d'une communauté soudée pour le meilleur ou le pire, et ça aussi ils l'ont vu mais savent le taire, garder de la délicatesse, et ne parler que des moments heureux pour ne pas nous voiler le visage d'un songe triste. Ne garder que le meilleur et d'envoyer par cartes ou lettres tel ou tel évènement des bonnes nouvelles au pays, ne pas trop inquiéter, car on s'en sortait. Encore aujourd'hui, il faut lire les silences de tout un passé pas forcément donné, gratuit. D'ailleurs certains en sont revenus, à l'agonie, de trop d'aridité, de revanche des saisons en retard, en avance, la terre ne se laisse pas dompter facilement avec tout l'amour du monde, il faut faire vivre sa famille, ne pas mourir donc et savoir se retirer au bon moment. Ceux qui resteront traverserons les nuits, les mètres de neige, les années, les décennies, maintenant le sacrifice est quasiment oublié, la terre tourne à un autre rythme semble t-il, Internet, les machines automatisés, les avions (bientôt les drones ?), les ordinateurs ont pris le relais, les marchés amplifiés au rythme du monde de la nano seconde, la hausse et la baisse du blé, un jour le pétrole !

Moi je vois une histoire extraordinaire, révélatrice de l'existence, de l'humanité telle qu'elle se conçoit dans les origines de la condition humaine, partir du minimum et obtenir l'ensemble des exigences que l'on pourrait avoir de la vie, celles de ma famille au début du siècle dernier XXe au destin particulier, et je ne peux m'empêcher de les revoir enfants mes grands ainés, un peu naïfs au début, puis aguérris, se moulant physiquement à cette Wild Nature, on remarque de solides gaillards, des femmes fortes sachant tout faire avec peu. Préservant pourtant leur féminité, quelques dentelles, chapeaux ou bien cheveux noués pour venir à l'église devant le curé, malgré les boues de la terre humide, collante que l'on doit traverser de la maison.

D'ici nous étions si loin de leur vie, pourtant, ils ont continués à se donner des nouvelles entre eux les cousins, par delà l'Océan Atlantique, certains de revenir au pays, revoir notre Normandie, notre Ile de France, notre Meung-sur-Loire si sage si paisible, si facile, si organisée. En quelques décennies, ils avaient rattrapé leur pays d'origine par la technologie, l'organisation, et l'échelle de la production. Mais ils restèrent toujours modestes, se rappelant au souvenir des difficultés endurées et de la nature souveraine. Chose que l'on oublie en France, où l'on ne s'imagine pas sa force quand elle est contre nous, contre notre volonté, impassible, dure et violente, tueuse glacée parfois et sans mémoire, contre celle provisoire, fragile des hommes et femmes installés dans ces plaines venteuses, mais si belles, si vastes, qu'aucun rêve ne semble les contenir, les grands ciels, Marguerite (Maggy) ma grand mère, ainsi que ma Tante Marie-Thérèse (Pathès), le sourire et l'émotion encore au ventre, des histoires passées, l'enfance sauvage du nord-américain, de la "trail", la Saskatchewan, drôle de nom, mystérieux, lointain, elles nous en parlait souvent. Je témoigne avec respect, en souvenir de ce que j'ai pu entendre imparfaitement ou imaginer d'alors ou bien si souvent mal interpréter, minimiser, réduire, ou empêché de croire, certains la montrant du doigt, simple expérience spirituelle mais à leur miracle, détermination à rester, leur dévouement à cette terre de MEYRONNE, j'essaie de regarder avec les mêmes yeux, aujourd'hui que le temps  têtu n'efface pas, et leurs ombres planes autour de nous protectrices, et nous force à nous questionner.

François Montagnon-Loutrel le 24 juin 2015, en mémoire a mes ainés qui ont tracé une route quelque part, sous leur plume et leur dictée invisible, dépassant notre temps.

 

 

Je suis François-Olivier (né-France 1969) du nom de mon père Montagnon (or Franche-Comté) et Dubois (or Lille) celui de ma mère, -G'Stell (or Irlande-Ecosse-grand mère maternelle)-Loutrel (grand mère paternelle or Normandie).

françois-montagnon-loutrel-Tschirret-dutemple-barbizon

Sur les routes ensoleillées du coté de Barbizon, Fontainebleau, juin 2015, photo par Kim Ju-Yeon.

Arrière petit fils d'Edmond Loutrel (1888-1953) et Marcelle Tschirett-née Dutemple (1888-1972), fille de Jeanne Dutemple-Joly, et Aloïs Tschirret son époux (1859-1890).

Les Loutrel partirent de Meung-sur-Loire (voir lien) en Mars 1911 pour aller dans la région de Saskatchewan, c'est l'album que je vais vous montrer, ces familles influencés par la pensée de Marc Sangnier, avaient l'idée des pionniers cultivateurs, vers des terres encore vierges mais pour la plupart ne connaissaient pas grand chose à cette vie difficile qui les attendait, notamment pour des femmes qui avaient l'habitude du confort de la France et non des plaines interminables, des hivers glaciaux, et la neige, les distances qu'ils fallaient parcourir en Boggy ou Chariot pour rendre visite ou bien demander de l'aide sans compter la médecine. Cette vie d'aventure à été une bonne expérience pour certains,riche et ennivrante de souvenirs, un nouveau vrai départ pour quelques familles qui s'y installèrent et s'adaptèrent définitivement, il eut les guerres qu'ils traversèrent, les morts, les re-départs.

J'ai témoigné de cette empreinte auprès des souvenirs racontés par ma grand mère Marguerite "Maggy" et ma tante Marie-Thérèse "Pathès" de ces familles qui vivaient en clan, les enfants en bandes des Douze, l'entraide chrétienne, pour eux c'était dur et merveilleux, une enfance pasionnante, le Piano de Marcelle tschirret qu'il a fallu transporter en Paquebot jusqu'à jusqu'à Meyronne, Gravelbourg, Winnipeg, Chicago (elle donnait des cours) et retour à Meung-sur-Loire. J'ai récemment rencontré avec plaisir ce printemps 2015 à Paris, Louis (fils de Marie- Madeleine Dugas)et Jeanne Balcaen, qui manifestent de cette racine entre la France et ce Canada immense que quelques français téméraires allèrent y tenter leur chance. Certains sont revenus deux fois avec courage dans les deux guerres pour aider leur lointaine mère patrie et l'Europe. Ce fût la guerre 1914-1918 et Le débarquement en 1944 du bataillon Canadien, Juno Beach, leur sacrifice.

Album-meung_meyronne

 

Cet album  d'aventure familiale est venu jusqu'à moi et j'ai plaisir de partager l'extraordinaire destin de ces gens simples qui les firent aller de Meung-sur-Loire situé en France dans le Loiret près de Paris, leur QG familiale depuis de nombreuses générations, puis Meyronne (canada)-Winnipeg (canada) -distants de 650kms-, Gaston Loutrel (né Winnipeg 25 Novembre 1922) un des six frères et Soeurs, Marie-Thérèse (meyronne), Marguerite, Jean (meyronne), Louis, Henry, Gaston.

Deux voyages de

1911 à 1914, retour en france de 1914 à 1918 puis repartent de 1918 à 1925, les Loutrel rentrèrent en passant par Winnipeg et Chicago (distants de 1400 kms), sauf Jean qui revint jusqu'à la fin de sa vie au Nord du Lac Saint-Jean (canada) (bib: "Wallou" qui raconte sa vie, en exagérant selon les soeurs sur la misère, certains mots ont choqué Marguerite qui lui ferma sa porte à la fin de sa vie, nous trouvions ça cocasse, mais pour eux l'affaire était plus grave).

La qualité des photos de conservation est moyenne, négatifs perdus. Mais les inscriptions en disent beaucoup et laisse l'imagination nous emporter...

 A bord du Paquebot le CHAMPION le 13 mars 1911 Compagnie générale transatlantique (CGT), le paquebot pour l'Amérique en partance de Le HAVRE pour MONTREAL. Edmond Loutrel(1888-1953) à gauche, épouse Marcelle Tschirret (fille de Jeanne Dutemple (Meung-sur-Loire épouse de Aloïs Tschirret (ingénieur mort au Brésil-constructeur de la ligne de train Rio de Janeiro)(1888-1972) et la soeur de Edmond, Yvonne Loutrel Dugas femme de Marcel Dugas (à droite) (1881-1915 mort à la guerre), fils unique de Marie Elisabeth Saussaye de Pont-Audemer.

 

Départ Havre loutrel 1909

 

 

Edmond,Florentine,Yvonne Loutrel ETE 1910 avant départ

 

Eté 1910, Edmond, Florentine (mère) et Yvonne Loutrel derniers jours de célibat, le frère, la soeur, France

Yvonne suit des cours du soir de dactylographie à la Remington (125 mots/min et 6O en Anglais), Rue de Sèvres, avant de partir pour le Canada, ils habitaient 128 rue du Bac à Paris 7e. 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
B
...👍👏💋
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 1 672
Publicité
Derniers commentaires
V O Y A G E-F A M I L L E-L O U T R E L-H O M E S T E A D E R S- C A N A D A-1 9 0 9
Publicité